Des voyages profonds

C’est toute une aventure. Chaque année, des milliers de personnes quittent l’Inde pour venir étudier dans le Caucase, principalement dans les universités de médecine. Mais ce n’est pas qu’un simple voyage physique : loin des pressions familiales et culturelles, ces étudiants disposent d’un moment unique dans leur vie pour explorer leurs croyances. 

Dans la ville géorgienne de Koutaïssi, le groupe local de l’IFES saisit cette opportunité en présentant Jésus aux étudiants internationaux.  

Sunil participe au groupe depuis trois mois. À la fin de sa première étude biblique, il a demandé à pouvoir emporter la Bible chez lui. Il a commencé à la lire seul et vient maintenant au groupe avec des questions pointues. Récemment, il a demandé : « J’ai commis trop de péchés – comment puis-je être sûr que Christ m’a pardonné ? » 

Amitha vient depuis plus d’un an. Au début, elle avait une attitude négative à l’égard de Jésus – elle ne pouvait pas accepter l’idée que Christ est « le chemin, la vérité et la vie » et elle s’opposait à sa divinité. Mais, lors d’une étude récente, elle a admis ressentir un changement : « pour la première fois, j’ai commencé à appeler le Créateur mon Père » . 

Prutvi était également très sceptique à l’égard du christianisme ; chaque semaine, il remettait en question la fiabilité de la Bible. Mais, deux ans plus tard, il fait davantage confiance à celle-ci qu’à ses écritures religieuses traditionnelles et se trouve aujourd’hui confronté à une décision difficile : « Parfois, j’ai juste envie de confier ma vie à Christ. Mais j’ai peur que ma mère l’apprenne car elle croit que Krishna est le protecteur de notre famille. »   

Au fil du temps, alors que le groupe partageait fidèlement les Écritures et offrait son amitié, ces trois personnes ont découvert les promesses, les revendications et la fiabilité de Jésus. « Notre espoir est qu’ils le découvrent personnellement et le suivent comme Sauveur et Seigneur », déclare Larisa, membre du personnel de l’IFES Géorgie et pionnière du groupe ISM (International Student Ministry – ministère parmi les étudiants internationaux). 

Il y a deux ans et demi, elle avait invité trois étudiants chrétiens de l’Inde chez elle pour qu’ils lisent la Bible ensemble. Peu de temps après, ils ont invité des amis et, en l’espace de quelques semaines, plus de 20 étudiants participaient au groupe – avec des repas, des études sur l’Évangile de Marc et des jeux de société. Rapidement, il a fallu trouver un nouveau lieu pour accueillir le nombre croissant de participants. 

Les étudiants internationaux chrétiens ont désormais été formés pour animer ces réunions. Aujourd’hui, chaque vendredi et samedi, ils dirigent des études bibliques en anglais et en télougou. En septembre, ils espèrent lancer un autre groupe en tamoul. 

Prions que les nombreux étudiants indiens du Caucase entreprennent un voyage de foi – et qu’ils découvrent Jésus. 

  • Remerciez Dieu pour la façon dont il a guidé et développé le ministère ISM en Géorgie.  
  • Priez pour Sunil, Amitha et Prutvi, afin qu’ils rencontrent le Christ vivant alors qu’ils sont aux prises avec des questions d’assurance, de divinité et d’allégeance.  
  • Priez pour les responsables étudiants actuels (Hema, Rakshana, Deepak, Smiley et Irene) – afin qu’ils continuent à grandir et à être guidés par le Saint-Esprit – et pour la formation de disciple suivie par deux nouveaux responsables (Pranitha et Sharon). 
  • Priez que Dieu guide et pourvoie aux besoins du mouvement en Géorgie – avec un nouveau Secrétaire général, des difficultés de financement et une situation politique tendue. 

Transformée par l’amour  

« Grâce à la communauté chrétienne étudiante, j’ai réalisé qu’il y a des gens dans ce monde qui m’aiment. Je ne suis pas seule ici. » 

Pour Sophia*, une étudiante, ce n’était pas seulement une question d’être à l’aise. Pour elle, c’était une réalisation salvatrice. 

Elle souffrait des conséquences personnelles d’une guerre dans la région de l’Eurasie. Son petit ami avait quitté le pays, son père avait été enrôlé dans le service militaire et sa mère, en raison d’un changement de situation personnelle, avait également déménagé à l’étranger. Elle était dévastée.  

Sa solitude était par ailleurs accentuée par le fait que ses convictions politiques étaient complètement différentes de celles des personnes qu’elle côtoyait. Jour après jour, elle restait au lit, souvent à hurler dans son oreiller. Elle a été diagnostiquée avec une dépression sévère. 

C’est alors qu’Anya*, membre bénévole du personnel du mouvement étudiant national, l’a invitée à participer à une excursion organisée par une église pour voir des chevaux. « Pour la première fois depuis des mois, j’ai commencé à ressentir quelque chose – c’était du bonheur », se souvient Sophia. Touchée par la beauté des animaux et l’amitié du groupe, elle s’est sentie capable de s’engager dans une conversation sur Dieu. Elle a entendu que non seulement il nous sauve, mais qu’il continue à nous accompagner et nous soutient dans les moments difficiles. L’obscurité a commencé à se dissiper. 

C’était une résurgence de l’amour que Sophia avait ressenti quelques années auparavant. À cette époque, un proche parent était atteint d’un cancer et Sophia avait partagé sa détresse avec une professeur chrétienne à l’université. Celle-ci avait proposé de prier pour Sophia et lui avait apporté un exemplaire d’un livre de C.S. Lewis, Les Fondements du christianisme, que Sophia dévora. Par la suite, elle avait invité Sophia et d’autres étudiants chez elle pour manger, étudier la Bible et prier. C’était ainsi que Sophia avait rencontré Anya. 

Sophia décrit la qualité des relations lors de ces rassemblements : « Je me sentais aimée – ils étaient toujours à l’écoute de chacun et chacune et ils semblaient comprendre la douleur que les étudiants traversaient. Ils ne demandaient jamais « Comment ça va ? » de manière superficielle. Notre réponse les intéressaient réellement. » 

Des groupes comme celui-ci qui changeaient la vie des participants étaient répandus dans le pays avant la pandémie et une guerre récente. Anya est l’une des deux bénévoles et neuf membres du personnel qui travaillent actuellement dans six villes pour soutenir et revitaliser ce mouvement national de l’IFES. Vers la fin du mois d’août, le personnel a pu former une douzaine de nouveaux leaders étudiants grâce à son programme « Ambassadeur ». Dans sa ville universitaire, Anya explique que l’objectif principal est de développer des relations avec les étudiants : « Notre rêve est de faire revivre les traditions des déjeuners et dîners avec les étudiants. » 

Et Sophia ?  

« Je travaille toujours à mon état émotionnel. Mais je sais avec certitude : sans Dieu, sans les prières et l’amour de cette famille, sans les autres étudiants avec qui je peux parler et m’amuser, je ne ressentirais plus jamais rien. Mais maintenant, je ressens des émotions. Et j’en suis vraiment reconnaissante. » 

Priez avec nous pour les étudiants et le personnel de ce mouvement de l’Eurasie : 

  • Rendez grâces que l’amour de Dieu ait été ressenti aussi bien qu’entendu. Remerciez le Seigneur pour Sophia*, Anya* et le ministère étudiant dans ce pays sensible – et pour le fait que Dieu est à l’œuvre malgré les problèmes personnels et nationaux. 
  • Priez que le mouvement soit protégé et inspiré alors qu’il cherche à naviguer les limitations qui découlent des récents événements politiques. Priez que le personnel puisse établir des relations profondes et aimantes avec les étudiants dans les six villes. 
  • Priez pour les leaders étudiants qui ont participé à la formation « Ambassadeur » – qu’ils soient remplis de toute la sagesse, l’audace et l’amour dont ils ont besoin pour témoigner de Jésus dans leurs universités. 

*Les noms ont été changés pour protéger les identités 

Semer des graines dans de nouveaux territoires

En août dernier, une opportunité unique a lancé un ministère étudiant pionnier dans plusieurs pays sensibles d’Eurasie. Une équipe de 13 étudiants et équipiers, principalement choisis dans des mouvements nationaux de la région, ont passé deux semaines dans un pays sensible à former des étudiants de pays eurasiens dans lesquels il n’y avait pas encore de mouvements étudiants nationaux.  

L’équipe a mené des études bibliques, présentations et sessions de louange, et partagé des témoignages avec l’objectif de transmettre une vision du ministère étudiant qui encouragerait les petits débuts. Par ce biais, elle était en train de semer et d’arroser les graines de nouveaux mouvements étudiants. 

Plus de 30 jeunes croyants de ces pays eurasiens ont participé, et l’équipe de formation a été profondément touchée par la force de leur foi. 

« Nous étions vraiment émus en écoutant les étudiants d’ici », a partagé l’un des équipiers. « Beaucoup d’étudiants font partie de la première génération de croyants et viennent de familles brisées. J’étais sans voix en voyant combien leur foi est vivante et réelle. » 

La région Eurasie de l’IFES comprend un mélange de divers pays : certains ont des mouvements étudiants actifs et croissants, tandis que d’autres nations ont peu de liberté religieuse et aucun ministère étudiant formel. Les formations régionales, comme celle-ci, inspirent les étudiants dans leurs premiers pas vers la création de groupes étudiants et l’évangélisation de leurs pairs.  

En conséquence de l’événement d’août dernier, les étudiants chrétiens d’un pays ont lancé un club d’anglais au parc pour leurs amis avant de demander courageusement aux autorités universitaires une salle pour des rencontres régulières. Les étudiants d’un autre pays se sont engagés à commencer à étudier l’Écriture avec leurs amis en utilisant les notes de l’étude biblique L’Enquête.   

Une étudiante d’un troisième pays s’est sentie poussée à partager l’Évangile avec sa professeure. « Je ne veux pas perdre de temps », a-t-elle déclaré. « Je vais être directe et simplement partager l’Évangile. Je vais inviter ma professeure dans un café et lui parler de la prière. Nous avons une très bonne relation et elle croit que la prière est la clé du paradis. Je veux lui expliquer ce qu’est la vraie prière. Je suis vraiment surprise de voir d’où vient mon courage. »  

L’équipe a reçu beaucoup d’invitations à revenir, et les responsables d’églises locales ont eu des retours si positifs de leurs membres étudiants qu’ils souhaitent y envoyer plus de personnes la prochaine fois. En août 2023, l’IFES organisera la visite d’une deuxième équipe de formation dans ce pays. De plus, 10 étudiants de ce pays sensible et un d’un autre pays de ce type se sont déjà inscrits à une formation pour les responsables étudiants de l’IFES Eurasie prévue pour juillet.  

Merci de prier avec nous pour les étudiants en Eurasie : 

  • Priez pour du courage et de la passion chez les étudiants qui participent à la formation et commencent à créer de nouveaux groupes étudiants. 
  • Priez pour des fruits dans le pays où l’équipe s’est rendue. 
  • Priez pour plus d’occasions de commencer des groupes étudiants chrétiens dans des régions de l’Eurasie où il n’y en a pas.  
  • Priez pour que Dieu utilise la formation en juillet et celle en août pour susciter encore plus de jeunes responsables, qui renforceront le témoignage étudiant dans cette région. 

Voilà ce que Dieu fait !

L’équipe du CICI, le mouvement national en Arménie, pensait que Hannah* ne s’intéressait pas à Jésus. Et même si elle voulait venir au camp après y avoir été invitée, elle n’avait pas l’argent pour y aller. Cependant, une chose merveilleuse s’est produite : Dieu a inspiré quelqu’un d’autre à payer sa place avec générosité. « Après ça », dit une équipière, « j’étais persuadée que quelque chose allait se passer. »

Au camp, situé sur les rives du beau lac Sevan, les étudiants ont été mis au défi d’embrasser leur identité en Christ, de voir le monde à sa façon et de donner leurs vies à Jésus plus entièrement que jamais. Beaucoup d’étudiants ont eu de fortes expériences avec Dieu. « Le Saint-Esprit est venu avec puissance et a révélé Jésus », dit Anna, secrétaire générale du mouvement. « Voilà ce que Dieu fait ! »

Un soir, les étudiants utilisaient le théâtre pour explorer la Bible sous forme de sketches. L’équipière a vu Hannah en larmes avec surprise. Elle est allée près d’elle et lui a demandé ce qu’elle pensait du camp. « J’ai appris tant de nouvelles choses sur Dieu », a-t-elle dit, « mais j’ai encore tellement de questions… » Le lendemain, Hannah et une bénévole du CICI ont prié ensemble. « Pour Hannah, c’était merveilleux », partage l’équipière. « Maintenant, elle a tellement soif d’en savoir plus sur Dieu et notre union ! »

Merci de prier avec nous pour Hannah et le CICI Arménie :

  • Remerciez Dieu pour l’œuvre du Saint-Esprit au camp et priez que les étudiants continuent de rechercher Jésus dans leur croissance en tant que disciples.
  • Priez que Hannah et d’autres participants du camp qui sont encore en recherche trouvent l’espérance en Jésus. Priez que le Saint-Esprit continue de travailler dans les vies de tous les étudiants, en particulier ceux qui ne connaissent pas Jésus eux-mêmes et ceux qui ont eu de puissantes expériences spirituelles.
  • Priez pour la nouvelle année scolaire et le démarrage de nouveaux groupes dans les villes de Gyumri et Alaverdi.
  • Merci de prier pour la bénédiction sur la gestion bancaire et comptable du CICI, car les procédures sont souvent floues, compliquées et chronophages. Les derniers mois ont été particulièrement difficiles.

*Nom d’emprunt pour des raisons de sécurité.

Merci de soutenir le CICI Arménie en prière. Si vous vous sentez poussé(e) à contribuer à ce mouvement d’un point de vue financier, il vous est possible de le faire ici.

Au milieu des ténèbres (2ème partie)

La guerre en Ukraine a affecté le travail de l’IFES à un certain nombre de niveaux. Dans cette édition spéciale de Conexión en deux parties, nous partageons des témoignages du terrain qui racontent comment, même au milieu des ténèbres de la guerre, Dieu est à l’œuvre. Lisez ici les perspectives d’étudiants, de membres du personnel et de diplômés de l’IFES dans des pays voisins touchés par la guerre et apprenez-en plus sur le rôle que l’union a joué en apportant du soutien. Vous pouvez lire la première partie, qui présente des témoignages directs d’Ukraine et de Russie, ici.

Vera, Pologne : « Dieu répond rapidement et donne abondamment. » 

Pour Vera, équipière du ChSA Pologne, la guerre en Ukraine a d’abord suscité un dilemme. Quand la nouvelle est arrivée, elle participait à une conférence de jeunes avec des étudiants biélorusses. Un étudiant est immédiatement parti pour se rendre à la frontière et récupérer des amis. Vera s’est demandé si elle devait aussi sauter dans une voiture et foncer jusqu’en Ukraine…  

Au final, elle n’en a pas eu besoin. Comme les mois suivants l’ont montré, Dieu avait d’autres plans. Vera est née en Russie, mais sa famille est partie vivre au Canada quand elle était enfant. Plus tard, elle a servi avec InterVarsity Canada avant de déménager à Świdnica, en Pologne. Cet arrière-plan l’a parfaitement préparée pour faire une différence dans la crise qui s’est déployée après l’invasion de l’Ukraine.  

Quand Vera est retournée chez elle à Świdnica après la conférence, elle a été étonnée de voir que des Ukrainiens étaient déjà arrivés dans sa ville. En utilisant ses contacts canadiens, elle et son mari Konrad ont commencé à lever des fonds avec leur église pour loger les réfugiés. De généreux amis ont donné quatre fois plus que la somme que Vera demandait. Par conséquent, ils ont pu ouvrir sept pièces, avec un espace supplémentaire logeant 25 à 30 personnes dans le foyer de l’église. Il y avait tellement d’argent restant qu’ils ont même loué une maison de sept chambres, qui abrite actuellement 15 personnes.  

« La façon dont Dieu a pourvu au niveau financier était vraiment merveilleuse », témoigne Vera. « Le compte se rapprochait de zéro, puis plus de fonds arrivaient d’endroits auxquels nous ne nous attendions pas. De même, lorsque nous avons regardé pour louer des petits appartements, j’ai prié pour la maison que j’avais imaginée : grande et vide, avec de la lumière et un jardin. Le lendemain, une maison exactement comme cela était disponible. Nous avons fait des prières spécifiques, puis Dieu a répondu rapidement et donné abondamment. » 

En racontant son expérience, Vera souligne les relations mutuellement enrichissantes qu’elle a développées avec ces réfugiés. « Je suis enceinte et beaucoup d’entre eux m’ont donné des cadeaux, comme des vêtements de bébé. Puisque je parle russe, c’est une dynamique amicale, pas une dynamique du genre : ‘’Nous vous aidons’’. Nous sommes en train d’essayer de monter un petit business sur Etsy pour créer des emplois. » La contribution des réfugiés est aussi importante à d’autres égards : « C’est incroyable de voir combien les églises et les groupes de jeunes ont grandi. C’est un immense cadeau pour l’église en Pologne de recevoir tant d’individus avec des expériences différentes. De même que nous leur donnons, nous recevons également beaucoup de nos frères et sœurs ukrainiens. » 

L’histoire est la même pour le ChSA. Tandis que ses membres ont envoyé deux camions remplis de fournitures au CCX et aidé avec les demandes de résidence temporaire, ils soulignent également le fait que les réfugiés d’Ukraine et d’ailleurs sont en train de commencer quelque chose de nouveau. À Varsovie, il y a beaucoup de jeunes hommes de Biélorussie qui ont fui le risque d’être appelé au combat. Là-bas, un équipier (lui-même de ce pays) se réunit avec des étudiants biélorusses et russophones, y compris des non-chrétiens.  

« Dieu utilise cette horrible situation pour commencer quelque chose en Pologne », explique Vera. « Donc, il faut que nous nous souvenions pourquoi nous faisons cela. Beaucoup de gens ont atteint leurs limites et ils sont fatigués. Priez pour que des gens viennent à Jésus. Priez pour l’ouverture et pour la vision afin de voir les opportunités. » 

Adelina, Roumanie : « Rencontrer les Ukrainiens m’a fait prendre conscience que Jésus est la seule solution. » 

Suceava, la ville où Adelina étudie, se trouve au nord de la Roumanie, près de la frontière sud de l’Ukraine. Durant la première semaine de la guerre, 42 000 réfugiés sont venus dans la ville. Depuis, plus d’un million sont entrés en Roumanie et, parmi eux, environ 85 000 ont décidé d’y rester. « Tout est arrivé très vite », se souvient Adelina. « Je voulais aider, mais il y avait un grand obstacle. Je ne connaissais pas l’ukrainien et ils ne connaissaient ni l’anglais ni le roumain. Qu’est-ce que je pouvais faire ? 

J’ai beaucoup lutté. Je voyais tout le monde essayer de donner de la nourriture et des vêtements. Mais je sentais qu’ils ne s’occupaient pas de l’âme, du traumatisme que les gens avaient traversé. » Adelina a rencontré beaucoup de gens dévastés par la guerre : « Des enfants sans parents, des parents seuls et des personnes âgées, mais aucun espoir ni but. » Une rencontre l’a particulièrement marquée. « J’ai rencontré une dame qui avait vraiment peur et qui souffrait. Je lui ai demandé ce que je pouvais faire pour l’aider. Mais elle m’a simplement regardé avec les larmes aux yeux et dit : ‘’Malheureusement, tu ne peux rien faire pour m’aider.’’ Mon souffle s’est coupé et j’ai senti une douleur dans ma poitrine. Je me suis sentie impuissante, tout semblait vain. » 

L’expérience de la guerre vécue par Adelina a été définie par « des moments d’agitation, de remise en question et de sentiment d’accablement ». Mais elle a aussi rendu d’autres choses plus certaines pour elle. « En rencontrant les Ukrainiens et en entendant leurs histoires, je réalise que Jésus est la seule solution pour nos vies. » 

Il y a eu des moments où l’amour et l’espérance de Jésus ont brillé particulièrement fort. « Certaines personnes ne pouvaient pas s’expliquer comment nous pouvions faire autant pour elles, comment nous pouvions ouvrir nos cœurs et nos mains pour elles », raconte Adelina. « Je peux définir mon expérience par le mot ‘’espoir’’. Quand rien n’a de sens, quand ça fait mal, si Dieu est notre Père, il y a de l’espoir dans ses promesses peu importe les circonstances. » 

Igors, Lettonie : « Il n’y a pas de place pour l’athéisme en Ukraine. » 

Igors est secrétaire à la formation du personnel et des équipes pour l’IFES. Auparavant, il faisait partie de l’équipe IFES Europe et, avant cela, il était secrétaire général du LKSB, le mouvement étudiant national en Lettonie. Depuis que la guerre a démarré, son implication principale a consisté à soutenir le personnel ukrainien. Cependant, avec environ 30 000 réfugiés ukrainiens en Lettonie, Nora, épouse d’Igors et membre du Conseil d’administration du LKSB, a eu un rôle important dans la coordination de l’aide pour ces personnes déplacées. À Riga, un groupe d’églises a formé ensemble le Baltic Global Initiative (l’Initiative globale balte). Travaillant avec une église à Chelm, en Pologne, près de la frontière ukrainienne, elles ont coordonné des livraisons, aidé des réfugiés à entrer en Lettonie et les ont mis en lien avec des communautés locales. La Lettonie est un lieu relativement peu compliqué pour les Ukrainiens parce que les deux nations partagent un héritage soviétique. De nombreux Lettons âgés parlent russe et, à Riga, des écoles et des crèches de langue ukrainienne sont toujours en activité.  

En plus de son travail à l’IFES, Igors est impliqué au Baltic Pastoral Institute, ou BPI (l’Institut Pastoral Balte). Dès le début de la guerre, des étudiants du BPI se sont rendus en Ukraine. Comme Igors l’explique, ils ont le désir d’aider parce que « l’expérience de la guerre dans notre propre histoire fait écho chez beaucoup de Lettons ». C’est très puissant. L’un des étudiant a dit qu’il ne se rappelait pas avoir déjà senti la présence de Dieu aussi vivement. « Plus on se rapproche des ténèbres, plus on ressent la présence de Dieu fortement. C’est illogique. » De façon similaire, un ukrainien a dit à Igors qu’il « n’y a pas de place pour l’athéisme en Ukraine. Il faut croire à l’enfer et au ciel. » 

C’est intéressant, dit Igors, « parce qu’on ne penserait pas en arriver à ce résultat. Mais s’il n’y a pas de jugement, c’est difficile de faire face au mal qui continue et, sans ciel, il n’y a pas d’espoir. Cet événement a soulevé des questions sur le bien et le mal. Et je peux presque voir la nation entière arriver dans ce cheminement spirituel. » 

Comment pouvons-nous prier ? « Tout le monde est fatigué », dit Igors. « Pour les Ukrainiens aussi, nous avons tous l’impression d’être des marathoniens qui entrent dans une autre phase. Nous avons besoin de redéfinir collectivement ce pour quoi nous nous battons. Priez pour plus de force. » 

Olena et Clinton, Ukraine : « sauvetage miraculeux ». 

Olena, la directrice des ministères support internationaux, vient de Kiev. Elle a aidé à évacuer des étudiants internationaux pendant les premières semaines de la guerre. « Certains étudiants étaient tout bonnement paralysés par le fait qu’il y ait une guerre », se souvient-elle. « Ils avaient besoin d’encouragement et de conseil logistique. Certains étaient bloqués dans des caves sans nourriture ou eau. Quand leurs téléphones étaient chargés et qu’internet fonctionnait, je restais en contact, leur assurant que l’aide arrivait. Dieu était au milieu de tout cela. Il m’a mise en contact avec des pasteurs locaux et des représentants d’ONG internationales, comme l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) des Nations-Unies, afin d’unir nos forces pour aider les étudiants à évacuer. C’était du travail d’équipe au meilleur niveau. »  

Pour ces étudiants, l’épreuve initiale est terminée. Tous ont été évacués en sécurité et, comme Olena l’ajoute, « miraculeusement ». Un évacué, qui s’appelle Clinton, dit que son « existence même est un témoignage considérable. J’ai vu, et continue à voir, Dieu à l’œuvre dans ma vie. Depuis le moment où l’invasion a commencé jusqu’à présent, Dieu, dans sa gloire, a rendu tous les passages sans encombre pour moi. Il a déversé sur moi son amour infini et sa protection, me donnant le courage et la force d’aller de l’avant. 

Cela ne veut pas dire que tout a été facile. Ça a été une expérience traumatisante et solitaire. Je ne veux pas y penser. » Clinton a voyagé pendant trois jours jusqu’au bureau de l’OIM à l’extérieur de Kiev, où on l’a aidé à se rendre en Pologne. Là-bas, il a repris ses études. « Priez pour moi, pour la protection, la provision et le réconfort divin », demande-t-il. « Et surtout, que je ne m’éloigne pas de la présence de Dieu. Car je comprends que, sans lui, je suis vide. » 
 

Audrey : « Comment Dieu m’a sauvée de l’Ukraine. » 

« Le 24 février, tout a dû s’arrêter. Je n’avais jamais pensé devoir faire face à la guerre. Tout ce que je faisais se résumait à rester à l’intérieur et pleurer, jusqu’à ce que je n’ai plus rien à dire à Dieu. »  

Audrey vient de Tanga, en Tanzanie, où, pendant trois ans, elle a été étudiante avec le TAFES, le mouvement national tanzanien. Elle avait commencé un cursus médical à l’université d’État de Soumy, tout près de la frontière russe avec l’Ukraine, quand la guerre a commencé.  

« Je cherchais un moyen de transport pour sortir de Soumy et communiquer avec Joan, une équipière du TAFES. Elle m’a mise en lien avec Olena en Pologne, qui est restée en contact avec moi pendant mon voyage de Soumy à Poltava, Lviv, Chop, Zàhony, Budapest et, enfin, la Tanzanie. Elle me demandait toujours si j’avais besoin d’une aide quelconque et s’assurait que j’étais en sécurité. »  

Tandis qu’Olena a pu offrir du soutien d’ordre pratique, Audrey ajoute que « le TAFES était avec moi en prière jusqu’à ce que j’arrive à Poltava le 7 mars. J’ai vu des miracles à travers cela. Tout ce que je peux dire, c’est merci au CCX et au TAFES. Restez fidèles et croyez notre Dieu tout-puissant. J’espère qu’à travers mon témoignage, les gens apprendront la bonté de notre Seigneur. » 

Nay : Réagir comme une famille 

Nay, de l’équipe d’IFES Europe, a joué un rôle significatif dans la coordination de la réponse de l’IFES à cette guerre, en Europe et au-delà. « Nous avons été géniaux », dit-elle en réfléchissant à la façon dont les gens ont aidé dans ces efforts. Nay a aussi appelé les gens à s’unir en prière. « Nous avons lancé des groupes de prière WhatsApp en anglais et en français, qui comportent 1 200 personnes du monde entier engagées dans la prière continue. Chaque semaine, nous faisons des entretiens Instagram Live, ainsi qu’une réunion de prière en ligne par mois. Des donateurs, du personnel et des étudiants ont donné au fonds d’urgence, qui totalise 300 000 $ US. » 

En plus de gérer le soutien en prière, Nay coordonne les poches d’hospitalité à travers l’Europe. Ce qui était initialement des arrangements informels entre amis du personnel ukrainien et biélorusse s’est transformé en un effort plus grand et conjoint avec Langham et UFM appelé Ukraine Connect. « C’est merveilleux de voir comment l’IFES réagit », dit-elle. « Comme une famille. » 

Au milieu des ténèbres

La guerre en Ukraine a affecté le travail de l’IFES à un certain nombre de niveaux. Dans cette édition spéciale de Conexión en deux parties, nous partageons des témoignages du terrain qui racontent comment, même au milieu des ténèbres de la guerre, Dieu est à l’œuvre. Lisez les perspectives d’étudiants, de membres du personnel et de diplômés de l’IFES en provenance d’Ukraine et de Russie.

La seconde partie de ce post, disponible ici, comprend des comptes rendus qui expliquent comment l’union a réagi plus largement à l’impact de la guerre.

Anna : « Je n’ai pas peur de mourir. » 

Avant la guerre, Anna était étudiante à Kiev. À l’origine, elle vient de Lysychansk, dans la région du Donbas. Pendant des mois, cette ville s’est trouvée sur le front et le combat y a été si féroce que le président ukrainien Volodymyr Zelensky l’a déclarée « ville morte ». Cependant, tandis que tout le monde fuyait Lysychansk, Anna est retournée à la maison avec une petite équipe de son église pour aider ceux qui y étaient restés. 

Bien qu’Anna soit d’abord restée à Lysychansk, prodiguant les soins de base à ceux qui en avaient besoin, le combat s’est rapproché début avril au point de détruire les bâtiments autour de son église. L’équipe a alors changé son approche. Se positionnant un peu plus loin, ses membres ont fait des allers-retours à Lysychansk pour évacuer plus de 600 personnes de la ville.  

L’une des secourus, une dame âgée, avait tenté plusieurs fois de mettre fin à ses jours avant que l’équipe d’Anna arrive enfin jusqu’à elle. Après un contrôle à l’hôpital, les membres de l’équipe lui ont trouvé un lieu où séjourner et ont partagé l’Évangile avec elle.  

Ceux-ci travaillent dans des endroits très dangereux. Un jour, pendant le trajet jusqu’à Lysychansk, ils ont rencontré un journaliste international allant dans la même direction dans un véhicule blindé. Au retour quelques heures plus tard, ils ont découvert qu’il avait été tué par des fragments d’obus. À une autre occasion, l’équipe a dû se cacher sous un pont pour éviter des tirs d’obus. Néanmoins, après que le calme soit revenu, ils sont remontés dans leur van et ont continué vers Lysychansk.  

Puisque Lysychansk est maintenant sous occupation russe, l’équipe ne peut plus accéder à la ville. À la place, ils organisent de l’aide humanitaire à d’autres endroits, tout en navigant à travers le danger et en se protégeant des obus quand il le faut. « À chaque fois, Dieu a pourvu pour eux », partage Marina, une équipière du CCX qui avait commencé du mentorat avec Anna avant la guerre. « Je m’inquiétais vraiment pour elle. Mais quand j’ai partagé mes craintes, Anna m’a dit : ‘’Je n’ai peur de rien. Je sais que si je meurs, je serai avec Jésus. Dieu m’a appelée à faire cela, c’est la mission que je dois remplir. ” » 

Marina : « Dieu est à l’œuvre. » 

Il était 5 heures du matin quand Marina s’est réveillée avec les explosions retentissant à Kiev. Son téléphone était saturé de messages d’amis inquiets et les routes sortant de la ville étaient bloquées par des centaines de voitures. Alors que, tendue, elle s’est assise avec sa famille au petit-déjeuner, la question de sa demi-sœur de 12 ans lui a fait prendre conscience de la réalité de leur situation : « Est-ce que je vais mourir ? » 

« Oui. » La réponse de Marina a été dure. Puis, elle a expliqué : « Maintenant ou dans de nombreuses années, l’important est que tu sois sauvée ou non. » À ce moment-là, aux travers de prières et de pleurs, la sœur de Marina a accepté Jésus. En regardant en arrière, Marina peut maintenant reconnaitre les graines que Dieu avait semées. « Dans les mois précédents », explique-t-elle, « [ma sœur] avait posé beaucoup de questions sur la Bible et la vie après la mort. Dieu était clairement en train de travailler dans sa vie. » La sœur de Marina participe depuis à Discipleship Explored et aide au travail humanitaire à l’église. 

Depuis le début de la guerre, Marina a poursuivi son travail avec le CCX, le mouvement étudiant en Ukraine. Elle rencontre des groupes de Kiev, Cherkasy et Mykolaiv (une autre ville sur le front) à distance. Les étudiants de ces groupes ont été dispersés partout en Europe. En plus d’œuvrer pour garder les communautés étudiantes d’avant-guerre fortes, Marina aide aussi à lancer un nouveau groupe dans une université de Kiev en nouant des amitiés avec environ 20 étudiants. De plus, en partenariat avec le ChSA, le mouvement national en Pologne, le CCX Ukraine a fourni des cartons de cadeaux et de matériel d’évangélisation pour Pâques à des étudiants universitaires et lycéens de Kiev. 

Loin de chez eux, Marina savait que beaucoup d’Ukrainiens n’avaient pas l’occasion de se réunir et d’adorer dans leur propre langue. Forcée à quitter Kiev en février, elle a passé deux mois à l’ouest du pays avant de partir pour Bucarest. Elle a trouvé un nouveau foyer, bien que temporaire, dans l’appartement d’Heidi, membre du personnel de l’IFES Europe, un foyer où se trouvait un piano. Cela signifie que Marina a pu organiser des soirées louange en direct sur Instagram. Elle a depuis parlé à une audience de 13 000 jeunes à la conférence Christival en Allemagne au sujet de son expérience sur l’œuvre de Dieu durant la guerre.  

Marina prévoit de retourner à Kiev fin juillet pour aider à préparer les étudiants et le personnel du CCX à la nouvelle année universitaire. Bien qu’elle ne sache pas si une autre attaque aura lieu, son église locale est remplie de nouvelles personnes : plus de 100 chaque dimanche. Il n’y a pas assez de chrétiens pour tous les aider et l’église n’a plus de bibles. Comme Marina l’explique : « Ce sont pour la plupart des personnes plus âgées de Marioupol, Kharkiv et Izum, ceux qui ont perdu leur travail et leur maison. Ils n’ont plus rien. Mais ils trouvent de l’espoir quand ils viennent à l’église. » 

Elle explique que « les étudiants ont fini leurs examens et ont maintenant besoin de clarté pour savoir s’ils doivent continuer leurs études dans des universités ukrainiennes ou bien s’inscrire dans des universités européennes ». « S’il-vous-plait, priez aussi pour le renouvellement des forces du personnel du CCX, dont beaucoup de membres ont commencé une nouvelle vie dans d’autres villes. Priez que Dieu pourvoie à leurs besoins et leur donne la force de servir les autres. » 

Dmitri* : « Il y a quelque chose de plus universel que la politique. » 

« ‘’Comment tu t’en sors, Dmitri ? 

– Par la prière. 

– Est-ce que ça marche ?’’ Mon collègue était incrédule. 

‘’Oui’’, ai-je répondu.  

Puis, nous avons dû arrêter de parler. » 

La ville où Dmitri vit se trouve au nord du cercle arctique, dans une zone très reculée. C’est là que Dmitri a participé au mouvement étudiant russe à l’université et là qu’il a établi résidence par la suite. Cependant, depuis que la guerre a éclaté, il tente d’aider des gens en Ukraine. Il a utilisé ses contacts pour trouver un logement à une famille de Marioupol et l’aider à rejoindre la Norvège. Deux fois par semaine, il fait aussi des traductions dans le cadre du projet Psaumes pour l’Ukraine, un travail qui lui est transmis par Kenny, membre du personnel de l’UCCF, le mouvement national au Royaume-Uni. Ce projet sert les Ukrainiens dont la première langue est le russe

Dmitri reconnait qu’il est très difficile de parler de la guerre en Russie. « Je n’ai pas beaucoup d’amis avec qui je peux parler de ce genre de choses. Les gens disent simplement que c’est compliqué ou qu’ils n’ont pas assez d’informations pour se dédouaner d’émettre un jugement. Beaucoup de personnes pratiquent la politique de l’autruche. »  

Malheureusement, ce malaise s’applique aux chrétiens également. « Bien que des églises locales ont parlé de justice et d’égalité au début, elles ne veulent plus parler en public aujourd’hui », explique Dmitri. « Auparavant, le fait d’être protestant était dangereux en Russie ; ça l’est encore plus maintenant. En même temps, j’ai des amis chrétiens en Crimée qui voient la guerre complètement différemment. C’est très difficile. »  

Tandis que cette nouvelle réalité s’établit, Dmitri nous demande de prier contre « la lassitude de la guerre ». « Nous avons besoin d’endurance spirituelle pour prier. À certains moments, tu as l’impression de ne plus rien avoir à dire. Priez aussi pour la guérison des deux nations. Peu importe comment la guerre se termine, nous devrons un jour nous regarder les yeux dans les yeux. Surtout, priez pour que les croyants restent actifs, soient le sel et la lumière en partageant l’espérance, même lorsqu’il semble qu’il n’y en ait pas. » 

La semaine prochaine, nous publierons d’autres témoignages de personnes touchées dans les pays environnants, ainsi que des détails sur le rôle joué par l’IFES dans le soutien aux étudiants et aux membres du personnel qui ont été affectés.  

* Les noms ont été changés pour des raisons de sécurité. 

PROCLAMER LE NOM DE CHRIST EN TEMPS DE GUERRE

Dans ce numéro de Prayerline, nous voulons vous faire part de l’histoire d’un pays de la région Eurasie. Malgré les turbulences incessantes de ces dernières années, et surtout celles liées à la guerre en Ukraine, le ministère se poursuit parmi les étudiants. Le chemin n’a pas été facile : la crainte que les hommes seront mobilisés contre l’Ukraine fait que beaucoup quittent le pays. Par conséquent, environ la moitié du personnel du mouvement national est parti. Un équipier écrit que « les gens sont envahis par la crainte, le découragement et le désespoir. Notre économie s’effondre, les gens perdent leur travail et les prix connaissent une hausse marquée.

Je me demandais si moi aussi, je ferais mieux de partir. Mais les étudiants sont toujours là. Ils continuent de participer à nos études bibliques donc j’ai décidé de rester. » On avait conseillé au mouvement national d’annuler les quatre semaines d’évangélisation qui étaient prévues, mais les étudiants et le personnel restant étaient toujours désireux de proclamer l’Évangile dans ces temps de détresse. Par conséquent, « nous nous sommes précipités pour reprendre le processus de planification » pour deux programmes d’évangélisation dans deux villes différentes.

Les étudiants locaux et internationaux se sont associés, et les étudiants d’autres villes sont aussi venus les soutenir. L’une des semaines d’évangélisation a même eu lieu sous la direction de nouveaux leaders étudiants et d’un nouvel équipier, qui se sont rapprochés grâce à ce travail ensemble. L’inspiration et la ferveur des étudiants dans ces deux villes se répand dans les campus dans tout le pays. Des étudiants qui n’ont plus leur propre équipier ont été inspirés à organiser leur propre mini-programme d’évangélisation, dont l’un a déjà eu lieu.

Selon un équipier, « ceux qui étaient restés se sentaient perdus et seuls, mais il est tellement encourageant de savoir que nous ne sommes pas seuls car des étudiants et le personnel ont voyagé entre différentes villes pour ces trois semaines d’évangélisation. Nous sommes plus unis et l’Évangile nous est encore plus précieux. Dans une ville, 13 étudiants ont écrit sur leur formulaire d’évaluation qu’ils avaient prié une prière de repentance ! Vingt-sept étudiants sont venus à la première étude biblique de suivi. Une étudiante nous a trouvés sur Instagram parce qu’elle recherchait des événements liés à un podcast de méditation – qui s’avère avoir le même nom que notre événement. Et donc au lieu de participer à un séminaire sur la méditation, elle est venue à notre événement, qui traitait de la souffrance, elle est restée jusqu’à la fin et elle a mangé avec l’équipe étudiante. Elle rejoint désormais un leader étudiant pour prendre un café et lire la Bible. »

Le fait de s’unir pour proclamer l’Évangile à un monde perdu dans ces jours sombres était une lueur de l’espérance de la résurrection. D’ailleurs, c’était la résurrection que les étudiants avaient à l’esprit. Un slogan provocateur, utilisé pour inviter les autres étudiants à une étude biblique, disait : « nous serons ressuscités mais pas vous ». Et Dieu a fait grâce après grâce, pas seulement à ceux qui ont reçu Jésus pour la première fois mais aussi aux leaders étudiants. « Ces trois jours m’ont sauvé de la dépression, dit un étudiant, j’ai ressenti tellement de joie pendant notre semaine d’évangélisation. »

Priez avec nous pour les étudiants de ce pays :

  • Remerciez Dieu pour le fait que l’Évangile est proclamé et que les gens viennent à Christ grâce à l’unité et au courage des étudiants et du personnel.
  • Priez que le Seigneur fournisse de nouveaux équipiers pour continuer le ministère de ceux qui ont quitté le pays et priez pour l’avenir du ministère dans ces temps incertains. Priez pour la sagesse de bien servir les étudiants qui ont des questions difficiles sur Dieu à la suite de la guerre.
  • Priez pour les étudiants internationaux non-chrétiens qui sont récemment revenus d’une retraite d’étude biblique et pour les camps d’évangélisation qui s’organisent pour l’été. Priez que les étudiants répondent à l’appel de Christ.

Un combat peu ordinaire

Sezim était entourée d’anges. Vraiment ! Elle pouvait les voir.  

Quelques instants avant, elle s’était sentie à bout de souffle. Elle étudiait tard dans la nuit pour quatre examens différents. Cependant, elle n’avait pas beaucoup d’espoir. Dans son pays, si l’on voulait une bonne note, il fallait soudoyer le professeur. C’était une chose avec laquelle Sezim se sentait vraiment mal à l’aise depuis qu’elle s’était convertie au christianisme. Elle savait que c’était malhonnête, mais il lui semblait impossible d’aller à contre-courant. Comment pourrait-elle un jour devenir médecin si elle ne jouait pas selon les règles du système ? Toutefois, le Saint-Esprit l’avait persuadée. Elle avait décidé de s’appuyer uniquement sur les connaissances dans sa tête plutôt que sur un pot-de-vin.  

La dernière fois qu’elle avait refusé de payer son professeur, il s’était mis en colère. Il avait même essayé de la faire échouer. Il lui avait dit qu’elle pourrait être renvoyée de l’université si elle ne le payait pas. Sa mère, qui n’était pas chrétienne, ne comprenait pas non plus. Elle lui avait demandé : « Pourquoi tu ne peux pas être comme tout le monde ? » Pourtant, Sezim avait décidé d’honorer Dieu par ses études.  

Seulement, à présent, il était minuit. L’énorme quantité de matière que Sezim avait à réviser était épuisante. Elle avait donc baissé la tête pour se reposer. Mais quand elle ouvrit ses yeux, elle vit une chose incroyable.  

Un ange entra à travers le mur. Puis un autre. Et encore un. Elle se retrouva bientôt entourée d’anges gigantesques. Elle les fixa du regard, mais ils ne la regardèrent pas. Au lieu de cela, ils regardaient plus loin, comme attentifs à quelque chose d’autre, comme s’ils la protégeaient. Puis, elle entendit une voix :  

« Sezim, ne t’inquiète pas. Dieu te protègera. »  

Elle cligna des yeux, essayant de se réveiller, mais elle ne dormait pas.  

Le lendemain, Sezim passa ses examens. Plus tard, elle alla voir ses notes données par le professeur qui l’avait menacée. Elle découvrit qu’elle avait réussi chacun de ses cours. En fait, ses notes étaient aussi bonnes que les étudiants qui avaient versé un pot-de-vin. Dieu avait pris soin d’elle.  

Pour beaucoup d’étudiants, le fait de verser des pots-de-vin aux professeurs fait partie de la vie académique normale. Les étudiants qui deviennent chrétiens doivent décider s’ils vont continuer à contribuer au système ou bien à avoir foi dans le fait que Dieu les portera dans leurs études. Priez avec nous pour les étudiants qui ne veulent pas être « comme tout le monde ».  

  • Priez qu’ils placent leur foi au-dessus de ce que leurs professeurs, ou même leurs parents, veulent qu’ils fassent. 
  • Priez pour le témoignage des étudiants qui connaissent la corruption sur leur campus ; qu’ils soient encouragés, même quand c’est dur. 
  • Priez pour Sezim, qui s’apprête à devenir médecin. Priez qu’elle continue à être une lumière dans son domaine.  

Captivés par la Parole de Dieu

Six heures par jour. Cinquante-neuf étudiants. Un Évangile. C’est le camp Marc. 

Pendant cinq jours, des étudiants ukrainiens se sont réunis dans les Carpates pour explorer le livre de Marc. Certains étaient sceptiques quant à leur capacité à digérer une si grande portion de la Parole de Dieu en quelques jours seulement, mais ils allaient bientôt découvrir combien il est riche de plonger dans un texte biblique, et de le faire ensemble.  

L’Ukraine a connu de nombreux camps Marc au niveau régional, mais c’était la première fois que le camp se tenait à l’échelle nationale. Le résultat a surpassé l’impact de tous les camps précédents. Un membre du personnel de Kharkiv partage : 

« Presque tous les étudiants ont pleuré quand ils ont partagé la façon dont Dieu les avait influencés à travers ce camp… Je ne veux pas exagérer, mais je n’avais jamais vu une telle unité et une telle action de l’Esprit à des projets nationaux jusqu’à ce camp. C’était incroyable ! Nous sommes revenus transformés ! Au CCX Karkhiv, ce voyage a changé nos vies : nous sommes devenus une famille. »  

L’étude du texte a poussé les étudiants à considérer comment mieux aligner leurs vies sur le cœur de Dieu. Ils se sont repentis de leurs vies de « Pharisiens ». Ils ont réfléchi à la manière de mieux aimer les étudiants internationaux dans leurs communautés. Certains ont réalisé qu’il leur fallait se faire baptiser, d’autres ont commencé à étudier l’Écriture avec des non-croyants après la fin du camp.  

Et ces étudiants qui doutaient de pouvoir étudier la Bible pendant six heures par jour ? Un membre du personnel de Kiev raconte :  

« À la fin du camp, ils ne pouvaient pas contenir leurs émotions devant tout ce qu’ils avaient appris de l’Évangile de Marc. Le mystère du Royaume de Dieu, la parabole du semeur, l’autorité et la puissance de Jésus, les disciples… Les étudiants ont listé toutes les histoires et les conclusions dont ils se rappelaient. Plusieurs d’entre eux ont décidé de continuer à lire le reste de l’Évangile de Marc après le camp. En regardant les étudiants, nous nous réjouissons car la Parole de Dieu les transforme et les captive ! » 

Louez Dieu avec nous pour la puissance de sa Parole et son influence sur les étudiants à travers le monde.  

  • Priez que ceux qui ont participé à ce camp Marc continuent à faire de l’Écriture une part quotidienne de leurs vies.  
  • Priez qu’ils partagent ce qu’ils ont appris avec leurs amis, chrétiens comme non-chrétiens, et encouragent d’autres à les rejoindre pour étudier l’Écriture ensemble.  
  • Remerciez Dieu pour la belle communion de ce camp Marc national, et priez pour les autres comme celui-ci qui ont lieu dans le monde.  

Une bénédiction pour l’église 

Les leaders du mouvement intercèdent en faveur de leurs ministères ; et bien souvent, en se servant de la vision de l’IFES. Ils prient pour que les étudiants soient transformés par l’Évangile, rassemblés en communautés de disciples, afin d’avoir un impact sur l’université, la société et l’Église pour le Christ. Cependant, dans un pays sensible de l’Eurasie, avoir un impact sur l’église semblait impossible : les églises locales protègent leurs jeunes, au point de ne pas leur permettre d’étudier la Bible avec un responsable qui n’est pas de leur église. Voici le témoignage d’une stagiaire qui a franchi cette barrière, écrit par Paul, le secrétaire général : 

« Lorsqu’une nouvelle stagiaire s’est installée dans notre ville pour rejoindre l’équipe, le pasteur de son église d’origine lui a recommandé une communauté particulière. Nous avions prié pour que Dieu nous permette d’avoir un contact avec cette église, mais aucune porte ne semblait s’ouvrir. Au moment où Sasha a décidé qu’elle voulait s’y engager, nous nous sommes arrangés pour rencontrer le pasteur et lui présenter notre ministère. Nous avons eu de longues discussions sur le lien qui peut exister entre une organisation inter-églises et l’église locale. Il nous a même exprimé ses craintes, mais nous avons fini par nous comprendre, et par évoquer l’idée de travailler avec certains de leurs jeunes tout en mettant certaines limites. Cet échange a été très bénéfique car il s’agissait du pasteur le plus ancien et le plus influent de notre ville. Sasha s’est donc installée dans l’église et est devenue un membre apprécié. 

Un jour, plusieurs mois plus tard, ce même pasteur a demandé à sa jeune fille ce qu’elle lisait dans sa Bible dernièrement. C’est vrai qu’elle la lisait, mais le problème c’était qu’elle n’arrivait pas à se souvenir de ce qu’elle lisait ; pour elle, ce n’était que des mots en l’air. En tant que bon père de famille, cela le préoccupait. En se renseignant, il a constaté que de nombreuses personnes dans son église lisaient la Bible mais ne la comprenaient pas. Avec sa femme, il s’est mis à examiner ce problème. Grâce à des recherches sur Internet, ils ont découvert une méthode appelée « étude biblique inductive », qui aide les gens non seulement à méditer sur le texte mais aussi à s’en souvenir. Lors de la réunion suivante des leaders de l’église, le pasteur a demandé si quelqu’un savait quelque chose sur l’étude biblique inductive.  

Sasha, notre équipière, a expliqué que c’était la base de notre action d’évangélisation et de notre formation de disciples. Le pasteur l’a alors invitée à animer un cours de formation hebdomadaire pour tous les responsables de l’église en utilisant 2 Timothée et en organisant des petits groupes qui se formeraient sur l’étude biblique inductive. A présent, elle organise une deuxième session du cours pour ceux qui n’y ont pas participé la première fois, et certains des petits groupes utilisent l’étude biblique inductive pour leurs propres réunions. 

Par la suite, leur pasteur et plusieurs autres membres de l’église ont participé avec enthousiasme à une formation à la prédication expositive, organisée principalement pour le personnel et les étudiants de notre région, en collaboration avec Langham Partnership. Le Seigneur a exaucé nos prières en donnant la possibilité à Sasha d’avoir un impact sur l’église pour la gloire du Christ ! » 

L’IFES cherche à être une bénédiction tant pour les étudiants que pour les églises dans lesquelles ils sont impliqués. Louons Dieu pour la manière dont il s’est servi de Sasha pour amener les autres à une étude plus approfondie des Écritures. Priez avec nous cette semaine : 

  • Priez pour que des mouvements comme celui-ci trouvent davantage de moyens d’établir la confiance avec les églises afin de s’associer à elles pour atteindre les étudiants.  
  • Priez pour qu’un plus grand nombre d’équipiers comme Sasha, qui sont prêts à établir des relations à long terme, soient formés et encouragés.  
  • Priez pour que les étudiants et les équipiers de l’IFES continuent à avoir un impact pour bénir l’église et l’université.